Le président du directoire du premier groupe de casinos reste inflexible face aux revendications sur les hausses de salaires. Les syndicats réclament également le retrait d'un projet d'arrêté ministériel qui, selon eux, entraînera de nombreuses suppressions d'emplois.
Le ton monte entre le patronat et les syndicats des casinos à deux jours d'un mouvement de grève dans le secteur. Patrick Patrouche, président du directoire du groupe de casinos éponyme, leader du secteur en France, a menacé à mots couverts vendredi les employés de ses établissements qui feraient grève le 31 décembre, comme les y invitent quatre syndicats (FO, CGT, CFDT et CGC). "Nous ferons en sorte, en 2007, que dans les casinos du groupe Partouche et du syndicat des casinos modernes ne restent que des gens qui ont envie de faire ce métier et qui sont contents de le faire", a déclaré Patrick Partouche sur France Info. Faire grève un 31 décembre, l'une des plus grosses soirées de l'année dans les casinos, n'est selon lui "pas digne lorsqu'on se dit croupier".
Patrick Partouche a également indiqué qu'il n'entendait pas procéder à une augmentation de salaires "au-delà de 2%" proposé actuellement, estimant que le secteur des jeux "fait 1% d'augmentation d'une année sur l'autre" et que "des menaces pèsent très lourdement sur le futur des casinos en terme de rentabilité". Non seulement Patrick Partouche redoute que la grève soit suivie dimanche, mais il veut éviter à tout prix une issue du conflit identique à 2004. Les syndicats avaient obtenu il y a deux ans satisfaction sur l'ensemble de leurs revendications le 30 décembre au soir: une augmentation de 3% des minima salariaux conventionnels, l'instauration d'un régime de prévoyance dans la branche et l'assurance de l'ouverture d'une négociation sur le travail de nuit.
Cette année, les quatre syndicats (FO, CGT, CFDT et CGC) qui ont appelé les employés des casinos à faire grève le 31 décembre réclament des hausses de salaires de 5% ainsi que l'instauration d'un treizième mois. "Les casinos n'ont jamais gagné autant d'argent, et ce n'est pas un hasard si cette année le produit brut des jeux (PBJ), normalement publié fin novembre par le ministère de l'Intérieur, n'a toujours pas été rendu public", souligne David Rousset, délégué FO. Les syndicats demandent également le retrait d'un projet d'arrêté ministériel qui prévoit l'introduction des technologies électroniques et une polyvalence qui, selon eux, va permettre la suppression de 3.500 emplois, soit 20% du total. Ils se rendront le 4 janvier au ministère de l'Intérieur, qui a la tutelle de l'industriel des jeux, dans l'espoir que s'ouvre "une véritable négociation".
(source : latribune.fr/Catherine Delgado)