Le parquet d'Aix-en-Provence a annoncé mardi qu'il faisait appel de l'acquittement de Maurice Agnelet le 20 décembre dernier par la cour d'assises des Alpes-Maritimes à Nice.
Il était accusé d'avoir assassiné Agnès Le Roux, cette héritière d'un des plus prestigieux casinos niçois qui a disparu en 1977 et dont le corps n'a jamais été retrouvé. L'avocat général Pierre Cortès avait requis vingt ans de réclusion criminelle.
"Le procureur général près la cour d'appel d'Aix-en-Provence a relevé appel de la décision de la cour d'assises des Alpes-Maritimes qui, le 20 décembre, a acquitté M. Maurice Agnelet", écrit dans un communiqué l'avocat général Bertrand Charpentier. Le parquet disposait de dix jours pour faire appel.
Il était "indispensable" que le parquet fasse appel, a réagi sur France-Info Jean-Charles Le Roux, le frère de la jeune femme. "Il y avait un tel espace entre les réquisitions et le verdict, qu'il paraissait logique que l'appel ait lieu (...) Pour nous, c'est en effet une nouvelle épreuve mais en même temps un soulagement parce que l'on ne pouvait pas rester sur ce verdict".
Selon lui, "les débats n'avaient pas affaibli l'accusation" et le verdict "paraissait relativement incohérent". "On avait reconnu l'assassinat avec préméditation et, en même temps, personne n'avait été cité comme coupable, donc ça nous paraissait quand même très surprenant", a-t-il poursuivi.
L'ancien avocat âgé de 68 ans a toujours clamé n'avoir rien à voir avec la disparition à la Toussaint 1977 de son ancienne maîtresse, après l'avoir convaincue de céder ses parts du Palais de la Méditerranée au PDG du casino rival Jean-Dominique Fratoni pour trois millions de francs de l'époque.
En 1978, Françoise Lausseure, ex-maîtresse devenue sa femme, avait affirmé que Maurice Agnelet se trouvait en Suisse avec elle la nuit de la disparition d'Agnès Le Roux. Cet alibi avait permis à l'avocat de bénéficier d'un non-lieu le 30 septembre 1985. Elle s'était rétractée en juin 1999. Un élément nouveau qui avait permis à la cour d'appel d'Aix-en-Provence d'ordonner en décembre 2000 la réouverture de l'instruction, pour homicide volontaire. Pendant le procès, Françoise Lausseure avait réaffirmé avoir fourni un alibi à l'accusé.
Lors de son réquisitoire, l'avocat général avait estimé que l'absence de cadavre était "la preuve qu'il s'agit bien d'un assassinat et non d'un suicide". Selon lui, Maurice Agnelet a tué la jeune femme, puis fait disparaître son corps et sa voiture.
(source : nouvelobs.com/AP)