La cité normande fournit ses derniers efforts pour être enfin classée station balnéaire. À la clé : la possibilité d'implanter un établissement de jeux.
Honfleur attend son heure. Depuis 1997, la cité portuaire cherche à obtenir du ministère du Tourisme le classement en « Station balnéaire » qui potentiellement pourrait rapporter très gros. Ce statut officiel, entre autres avantages, est une condition sine qua non à l'implantation d'un casino dans la ville, source colossale de revenus et d'emplois.
Mais voilà, le chemin pour y parvenir est long et semé d'embûches. Honfleur a dû montrer patte blanche en termes d'assainissement, d'équipement, d'hygiène et de qualités des eaux. « Nous en sommes à la dernière étape, précise Michel Bailleul, directeur des services techniques de la ville. Les travaux d'extension d'assainissement collectif de la section de Vasouy sont en cours. Ils devraient être finis à la fin de l'année. » La mairie arrive donc au terme d'une procédure administrative fastidieuse : enquête publique préalable, transmission du dossier à la préfecture, commissions départementales diverses. Un pas de géant avait été franchi en 2004 avec l'ouverture d'une station d'épuration ingénieuse et écolo. « C'est un véritable parcours du combattant, reconnaît Géraldine Leduc, directrice générale de l'association nationale des maires des stations classées et des communes touristiques (ANMSCCT). Une quarantaine de communes en France est dans la même situation. Il faut attendre en moyenne cinq à six ans pour ce classement en station balnéaire. »
Le maire s'impatiente
La commission d'hygiène publique, qui dépend du ministère de la Santé, a rendu des avis positifs depuis cinq ans sur la qualité des eaux de baignade (mer et piscine) à Honfleur. Du coup, le maire, Michel Lamarre, s'impatiente. « Est-ce qu'on demande la même chose aux autres communes ? Nous avons 3,5 millions de visiteurs par an, Honfleur est le 13e site le plus visité du pays. Il faut que ça aboutisse. Pour autant, toute cette modernisation de la ville était nécessaire, au delà même d'un simple classement. »
Après presque dix ans d'attente, les échos semblent enfin favorables. Mais le feu vert ne sera donné, au plus tôt, que courant 2008 : le temps que le ministère du Tourisme rende sa décision, et que le Conseil d'État y jette un oeil. Quant au casino, la partie est très loin d'être gagnée, même avec le précieux sésame. Il faudra solliciter la Commission supérieure des jeux, qui dépend du ministère de l'Intérieur. Cette instance a tous les pouvoirs pour refuser un projet d'implantation. 180 établissements de jeu existent déjà en France, l'État les ouvre désormais au compte-gouttes. Un autre parcours du combattant commence pour Honfleur...
(source : ouest-france.fr/Benoît GUÉRIN)