La concurrence asiatique ainsi que l’évolution du profil des joueurs ont incité les casinos de nouméa à mettre en place une nouvelle stratégie commerciale, qui devrait être adoptée demain au Congrès.
La salle de jeux à table va déménager à l’étage supérieur, au Grand Casino. Deux jeux de cartes vont être introduits en produit d’appel au Grand Casino et au Casino Royal.
«Rien ne va plus, refaites vos jeux », dirait le croupier. « Tout va bien, mais on revoit nos jeux quand même », préciserait alors Alain Mathieu, directeur d’exploitation de la société en nom collectif (SnC) des Casinos de nouméa.
Car c’est bien dans le cadre de leur stratégie commerciale que les établissements de jeux locaux, Grand Casino et Casino Royal, ont sollicité auprès du gouvernement l’autorisation d’exploiter de nouvelles voies pour attirer une nouvelle clientèle (*).
Une sollicitation qui s’inscrit dans un schéma global d’évolution puisque, dixit Alain Mathieu, « nous avons groupé les demandes ». Entendez par là que l’introduction de ces nouveaux jeux coïncide avec le déménagement à l’étage supérieur de la salle du Grand Casino. En effet, des travaux vont être entrepris à l’Anse-Vata pour améliorer « dans le même volume » le confort de la clientèle et offrir un cadre enfin concurrentiel : « Il y a une quinzaine de casinos en Australie, une douzaine en nouvelle-Zélande et puis, il y a l’Asie, Singapour, la Malaisie, la Thaïlande... »
Black jack et poker 4 cartes
Il s’agit donc, en rénovant le fond de commerce et en proposant de nouvelles donnes, d’inciter les joueurs calédoniens à rester sur le territoire, de prétendre à « l’accueil de joueurs de standing », selon le vœu pieux de Victor neugi, consultant des casinos nouméens, et ce, tout en conservant ce qui fait le succès des établissements locaux : « Ici, les gens viennent jouer en couple, en famille. C’est un divertissement, une sortie, on vient dans les casinos pour se détendre, boire un verre, passer un moment dans une ambiance agréable. »
Mais, à l’instar des établissements européens, les casinos nouméens ne mélangent pas roulette et machine à sous. Or, cette distinction empêche une interaction qui, justement, profite aux Anglo-Saxons, lesquels regroupent traditionnellement tous leurs jeux dans la même salle. Du coup, les fans du bandit-manchot hésitent moins à se mettre à table alors qu’à nouméa, et sur le Vieux continent, les mondes se chevauchent rarement.
Autre particularité, on ne joue pas en cercle mais en contrepartie, ce qui signifie qu’on joue toujours contre la « banque » (le croupier). Voilà pourquoi ce sont le black jack perfect pair, au Casino Royal, et le poker 4 cartes (Grand Casino) qui ont été choisis à la relance. Les études préalables et le sentiment de Victor neugi montrent que les clients devraient suivre mais Alain Mathieu mise également, à plus long terme, sur le Texas hold’em poker, si cher à « Patriiiiiiiiiiiiiick » Bruel et dont la médiatisation a généré un véritable engouement populaire.
Si les autorisations d’exploitation devraient normalement être accordées demain par le Congrès, il faudra attendre que la commission territoriale des jeux se réunisse et rende un avis, grosso modo, sous trois mois. Reste aussi à commander le matériel (tables, jeux...) et à « former le personnel ». Une session devrait démarrer prochainement et les ateliers d’initiation pour les clients devraient aussi reprendre, notamment pour le black jack. Les dés sont jetés, la roue va tourner...
(*) Les casinos de nouméa ont déjà l’agrément pour tous les jeux, et comme
le cahier des charges ne subit pas de modification,
il ne leur manque que l’autorisation d’exploitation.
(source : i
nfo.l
nc.
nc/Yoha
n Doucet)