« Nous étions un peu inquiets même si nous nous sommes bien préparés en amont. Finalement, ça s'est très bien passé. Le challenge était d'autant plus relevé qu'il s'agissait d'une journée à forte affluence.
» Stéphan Vosgiens, le directeur des machines à sous du casino de La grande-motte (groupe Partouche), peut commencer à souffler.
Ce mercredi soir 1er novembre, il est sur le pied de guerre depuis déjà de longues heures pour affronter, au côté du personnel, l'entrée en vigueur de la mesure obligeant les casinos à vérifier systématiquement l'identité de leurs clients. Mesure qui vise à empêcher l'accès aux mineurs et surtout aux individus interdits de jeu. « Nous voulions à tout prix éviter l'effet entonnoir, pour que personne ne se retrouve à faire la queue à l'extérieur de l'établissement », explique Stéphan Vosgiens.
Désormais, la vraie difficulté est de gérer les "coups de bourre", lorsqu'une dizaine de joueurs ou plus arrivent à quelques instants d'intervalle. Trouver son portefeuille, sortir une pièce d'identité, la tendre au contrôleur pour qu'il la scanne et vérifie que tout est en ordre... Autant de gestes qui peuvent facilement prendre une vingtaine de secondes. Sans compter le temps perdu si jamais l'ordinateur détecte la moindre anomalie.
Pour être le plus efficace possible, le casino s'est doté d'un puissant système informatique et le personnel a reçu une formation spécifique. Avec un mot d'ordre : aucune exception. Pas de pièce d'identité, pas un pas de plus. « Pour nous, le seul souci peut venir d'un groupe d'amis qui vient passer la soirée. Si l'un d'eux n'a pas ses papiers, ils risquent de tous repartir », ajoute le directeur des machines à sous.
Sur place, bon nombre de clients semblent encore ignorer la nouvelle mesure. En l'espace d'une heure et demie, beaucoup ont levé haut leurs sourcils à leur arrivée et trois ou quatre, démunis, ont dû repartir chercher leur permis de conduire dans leur véhicule. Sans toutefois ronchonner outre mesure. Seule véritable inquiétude : « Qu'est-ce qu'ils font de nos coordonnées ? J'espère que ce n'est pas un moyen supplémentaire de nous fliquer... » « Aucune donnée n'est gardée en mémoire », assure Stéphan Vosgiens. De quoi jouer l'esprit tranquille.
(source : midilibre.com/N. BADRIGNANS)