L'homme d'affaires bordelais évoque pour SUD OUEST quelques-unes des raisons qui le poussent à envisager de devenir le premier casinotier d'Europe
Michel Ohayon a confirmé hier à « Sud Ouest » son intention d'entamer des négociations avec la famille partouche en vue de l'éventuel rachat du premier groupe européen des casinos. L'homme d'affaires bordelais est resté silencieux sur les modalités de cette éventuelle opération, qu'il dévoilera plus tard. En revanche, il nous a révélé quelques-uns des motifs qui le poussent à s'intéresser à l'empire du jeu.
Bien qu'âgé de 45 ans seulement, Michel Ohayon dispose déjà d'un patrimoine immobilier considérable. Mais, tout en continuant à s'adonner à ce métier dans lequel il a prodigieusement réussi, il cherche à diversifier ses activités : il souhaite devenir aussi maintenant un grand financier. C'est dans cette perspective qu'il s'est installé à Paris, tout en gardant de solides attaches à Bordeaux, où il a passé l'essentiel de sa vie.
Des revenus récurrents. Depuis quelque temps, donc, Michel Ohayon est à la recherche d'une grosse opération dans des domaines sortant quelque peu de ses sphères d'activité habituelles. Il s'est beaucoup intéressé à Vinci Park, filiale du plus grand groupe français de BTP, spécialisée dans les concessions de parking. Mais, après avoir paru, selon lui, prêts à vendre cette entité, les dirigeants de Vinci se sont finalement ravisés. Et partouche constitue, semble-t-il, le deuxième gros dossier qu'il examine à fond dans le cadre de sa nouvelle stratégie.
L'homme d'affaires girondin dit s'intéresser aux casinos pour deux raisons essentielles : d'une part, il considère que cette activité rapporte des revenus récurrents, comme ceux de l'immobilier. « Je lis que c'est un marché mûr qui ne progresse plus que de 2 % par an. Mais 2 %, ce n'est déjà pas mal. » Par ailleurs, Michel Ohayon croit fortement dans le développement du marché des loisirs.
Si l'entrepreneur girondin ne nie pas que le jeu peut avoir de douloureuses conséquences sur certains de ses adeptes, il pense qu'il ne s'agit que d'une minorité des clients des casinos. « On vit dans un monde où la majorité des gens sont responsables et savent se contrôler. » Le propriétaire du Grand Hôtel de Bordeaux rappelle qu'il a commencé à avoir le goût des affaires à 17 ans, qu'il a monté sa première entreprise à 21 ans, et qu'il n'a jamais cessé depuis lors de travailler intensivement. S'il parvient effectivement à mettre la main sur les casinos partouche, on pourra décidément dire que ce travail incessant n'est pas sans avoir porté des fruits pour lui et ses proches.