Samedi a été un jour noir pour les sociétés britanniques de paris sur Internet qui réalisent une part stratégique de leur chiffre d'affaires aux États-Unis. Outre-atlantique, une loi interdisant la plupart des formes de paris en ligne, a été votée. Face à ce manque à gagner, les titres des sociétés de jeux britaniques sur Internet s'effondrent à la Bourse de Londres.
C'est tout un secteur d'activité qui s'écroule à la Bourse de Londres depuis le début des cotations ce matin. Les sociétés de paris sur Internet britanniques dévissent fortement. Ainsi en fin de matinée, l'action de PartyGaming, le numéro un mondial du poker en ligne chutait de 58,88% à 44 pence, le titre SportingBet (paris sportifs) perdait lui, 57,26% à 78,75 pence. Autre exemple, l'action de 888 (jeux de casino et poker en ligne) baissait de 33,96% à 96,75 pence.
Les investisseurs expriment leurs fortes craintes après le vote samedi aux États-Unis, par la Chambre des représentants et le Sénat, d'une loi qui interdit aux banques et aux sociétés qui émettent des cartes de crédit d'accepter des paiements sur les sites Internet de paris. Cette loi doit être présentée au président américain George Bush pour obtenir son feu vert. En clair, elle met en péril l'activité des sociétés de paris sur Internet britanniques aux États-Unis où elles réalisent une grande partie de leur chiffre d'affaires. Ainsi la société 888 a engrangé plus de 50% de ses revenus outre-atlantique au premier semestre 2006.
Pour les démocrates américains, leurs adversaires républicains auraient avec cette loi, voulu séduire leur base conservatrice, la droite religieuse. Cette loi qui interdit la plupart des formes de paris sur Internet serait donc un argument électoral avant les élections au Congrès le 7 novembre prochain.
Les sociétés britanniques ont réagi elles aussi à ce changement législatif. 888 et PartyGaming ont d'ores et déjà annoncé qu'elles allaient arrêter leurs activités aux États-Unis. D'autres sociétés Britanniques de jeux sur Internet devraient également adopter cette stratégie. En conséquence, il faut donc s'attendre à des performances financières en baisse pour ces entreprises, pour l'exercice 2006 et pour l'an prochain. PartyGaming, le numéro un mondial du poker en ligne a déjà prévenu que ses résultats cette année et l'an prochain seraient inférieurs aux attentes des marchés financiers.
C'est donc un nouveau coup porté aux acteurs du pari en ligne dans le monde. Il faut rappeler qu'en France, les deux dirigeants de la société autrichienne Bwin ont été mis en examen le 18 septembre dernier pour infraction à la réglementation sur les jeux. Ils réclament la fin des monopoles des jeux dans l'Hexagone et souhaitent que Bruxelles tranche dans ce dossier. En France, le monopole des jeux est détenu par la Française des Jeux et par le PMU.
(source : latribune.fr)