VALEURS ACTUELLE publie un dossier sur « Les Français malades du jeu », de plus en plus nombreux à tomber dans la dépendance, et qui engloutisent des fortunes en Rapido ou jeux de grattage.
Le journal qui évoque la « montée d’adrénaline » que procure le Rapido, jeu phare de la Française des Jeux, avec un tirage toutes les 5 minutes, souligne que ce jeu attire une population qui n’aurait jamais envisagé de jouer auparavant, tout comme cela s’est passé en 1987 avec l’arrivée des machines à sous dans les casinos dont le public est alors passé de 3 millions à 65 millions de personnes par an. D’après l’hebdo, le « dommage collatéral » est que le nombre de personnes qui viennent consulter pour des problèmes de dépendance a explosé. Indiquant qu’à l’hôpital Marmottan, Marc Valleur, spécialiste des addictions, met en évidence les similitudes entre les dépendances aux stupéfiants, à l’alcool, au sexe et au jeu, le magazine souligne que les conséquences sont psychologiques, physiques et sociales « avec souvent des descentes aux enfers dramatiques ». Un point sur la société Adictel qui propose une aide aux joueurs compulsifs et qui se finance en vendant son label aux opérateurs de jeux, sorte de « caution éthique » dont les grands groupes ont compris l’intérêt pour leur image et qui « tout en éloignant certains joueurs » présente l’intérêt (...) paradoxal d’en attirer d’autres ». Observant que contrairement à ce qui se passe dans d’autres pays, en France il existe très peu d’associations d’aide aux joueurs, la revue mentionne l’existence de SOS joueurs financé par certains casinos, la Française des Jeux et le PMU et de l’Institut du jeu excessif à Lyon. VA qui évoque un exemple de situation dramatique qui s’est terminée par la ruine, deux tentatives de suicide et une hospitalisation à Marmottan, relève que chez tout joueur pathologique il y a « une fêlure, un traumatisme initial » et que ce sont « les plus faibles, les plus exposés psychologiquement et socialement qui se laissent dévorer ». Evoquant l’ouvrage de Freud « Dostoïevski et le parricide » qui « constitue une approche fondamentale de cette dépendance », le magazine met en exergue les éléments de la vie de Dostoïevski qui le conduisirent à devenir « un des plus célèbres joueurs pathologiques ». Le journal qui considère qu’il y a dans le jeu « une forme d’autopunition importante, un plaisir enfantin régressif que l’on retrouve dans toutes les conduites addictives » et qui est « la dimension ordalique » permettant de devenir l’égal des Dieux si on gagne, souligne qu’un autre trait commun aux joueurs est la difficulté à éprouver du plaisir d’où la nécessité de sollicitations extrêmes pour arriver à ressentir de la satisfaction, sachant que celle-ci s’affaiblit peu à peu comme pour les drogues. Faisant état de la polytoxicomanie liée à la consommation d’alcool dans les bars où on joue au Rapido, le journal note par ailleurs qu’une grande partie des joueurs sont chômeurs ou Rmistes, et qu’à cet égard les publicités de la Française des Jeux sont « irresponsables » car on y voit « un jeune homme sympathique mais un peu maladroit » qui vient de jouer et de gagner au Keno l’annoncer dans la piscine d’une villa de luxe, ce qui, selon VA, signifie « Rien ne sert d’entreprendre, vous êtes un gentil nul, jouez plutôt ». D’après le magazine, « cette taxe sur la pauvreté et la naïveté (...) constitue une vraie manne pour l’Etat » qui ne tenait « aucun compte de la santé des joueurs » jusqu’à la création du Cojer, qui a pour mission de contrôler la nature des nouveaux jeux proposés par la Française des Jeux, laquelle prépare désormais un « programme de jeux responsables ». Un développement en conclusion sur le jeu en ligne dont la Française des Jeux et le PMU détiennent le monopole en France, ce qui déclenche la colère du groupe Partouche qui a déposé plainte, car ce jeu, qui multiplie les dangers d’addiction, génère des profits colossaux.
(source: gouv.fr)