BORDEAUX, 15 août 2006 (AFP)
Le tribunal administratif de Bordeaux a suspendu un arrêté du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy n'autorisant l'implantation de machines à sous au casino de gujan-mestras (Gironde) qu'à la fin de la saison estivale, a annoncé mardi l'établissement de jeux.
L'exécution de l'arrêté du ministère de l'Intérieur du 12 juillet reportant l'installation de 50 machines à sous au 1er octobre, au lieu de début juillet, est suspendue, selon une ordonnance du tribunal administratif datée du 14 août, dont l'AFP a obtenu copie.
Les machines à sous seront installées le 30 août, a indiqué Frédérique Ruggieri, la présidente de la Socodem, société d'exploitation du casino qui a ouvert ses portes le 23 décembre dernier. Le casino ne propose pour l'instant que les jeux traditionnels comme les tables de stud poker ou roulette anglaise.
Le tribunal administratif a considéré que le report au 1er octobre de l'exploitation de machines à sous privait la société de l'essentiel de son chiffre d'affaires pendant l'été, "menaçant à brève échéance son existence", et qu'il n'était pas justifié "par les nécessités de l'ordre public".
Le ministre de l'Intérieur avait décidé en novembre dernier qu'une période probatoire de six mois à compter de l'ouverture du casino était nécessaire avant la mise en place de machines à sous, et avait pris le 12 juillet un arrêté repoussant la date d'installation.
"Le préjudice subi est de l'ordre de 400.000 euros par mois, soit 800.000 euros pour les deux mois d'été", a estimé le directeur général de la Socodem, Sentob Toledano, interrogé par l'AFP.
La société d'exploitation va introduire une requête pour préjudice auprès du tribunal administratif et compte demander l'installation de 50 machines à sous supplémentaires pour l'an prochain, a-t-il ajouté.
Le casino de gujan-mestras avait obtenu l'autorisation d'ouvrir ses portes après un an et demi de bataille acharnée, le ministère de l'Intérieur ayant jugé au départ l'offre locale suffisante dans la région. Sont notamment implantés les casinos d'Arcachon et d'Andernos, deux établissements du groupe Partouche, un géant du secteur.
Pour alerter les médias et les pouvoirs publics en attendant un avis favorable, certains membres du personnel avaient entamé une grève de la faim en mai 2005, avant d'interpeller directement M. Sarkozy pendant ses vacances d'été à Arcachon, dont le maire, Yves Foulon, est un proche.
(source : agefi.com/AFP)