Enquête. une instruction est en cours à la suite d’une plainte déposée par le groupe partouche écarté du projet.
Décidément, l'arrivée d'un CASInO à Toulouse est loin de passer comme une lettre à la poste. Le marché est juteux et les concurrents évincés ne lâchent pas le morceau facilement. Alors qu'un CASInO provisoire va ouvrir ses portes à La Cépière le 1er août et que les travaux commencent sur l'île du Ramier qui accueillera le complexe en 2007, la justice se penche sur les conditions d'attribution par la mairie de ce jackpot au groupe Lucien Barrière en avril 2005. Depuis quelques semaines, les enquêteurs de la division financière du Service régional de police judiciaire passent au peigne fin la procédure de concession pour voir si oui ou non l'heureux gagnant a été favorisé dans la partie qui l'opposait notamment au groupe familial Partouche. Barrière-Partouche, deux poids lourds qui se livrent là à un bras de fer.
Car cette enquête ne tombe pas du ciel. Elle est directement le fait du candidat malheureux qui, une fois écarté, a déposé un recours devant le tribunal administratif mais aussi une plainte avec constitution de partie civile, une procédure qui déclenche quasi automatiquement une instruction. Dans la contre attaque, toutes les armes sont bonnes et le volet pénal s'ajoute au recours administratif.
« nous avons estimé, à partir d'éléments concomitants, que l'égalité de traitement entre les candidats, élément fondamental de la procédure, n'avait pas été respectée », affirme Patrick Partouche, président du directoire du groupe joint hier. Le responsable a pu développer ses arguments devant le juge d'instruction Philippe Colson il y a quelques mois. Un juge qui a donc récemment délivré une commission rogatoire aux policiers.
Ce bras de fer ? « C'est un rituel », constate un observateur. L'enquête de police aura au moins l'avantage de dire clairement les choses. Lancé en novembre 2002 par le conseil municipal, le CASInO naît dans la douleur. La procédure d'appels d'offres a déjà été annulée quatre fois par le tribunal administratif. Aujourd'hui, plusieurs recours devant cette juridiction sont toujours pendants : celui de Partouche et celui, plus ancien, d'Omnium CASInO qui détient l'établissement de Salies-du-Salat. Demain, le tribunal doit aussi se prononcer sur les demandes de « Casino à Toulouse, non merci », une association composée de riverains et d'élus qui a attaqué la légalité du permis de construire et de la délibération. Sollicitée, la municipalité n'a pas réagi hier à ce nouvel épisode judiciaire.
(source : ladepeche.com/Jea
n-
noël Gros)