Chaque année, les Français dépensent de plus en plus au Loto, aux courses de chevaux et dans les casinos, certains gagnent des millions ou quelques euros, mais le plus gros gagnant reste l'Etat qui empoche cinq milliards d'euros.
En 2005, les joueurs ont laissé dans les 40.000 points de la Française des Jeux (FDJ), dans les milliers de machines du PMU et dans les 18.000 bandits-manchots des casinos plus de dix-huit milliards d'euros.
Dans ce pactole, qui ne cesse d'augmenter chaque année, crise économique ou pas, l'Etat a puisé cinq milliards d'euros, reversés au budget de l'Etat, dont une partie notamment pour financer les équipements sportifs ou la filière du cheval.
Parmi les millions de gagnants, certains vont récolter quelques euros pour un cheval classé à l'arrivée ou des millions d'euros pour les six chiffres gagnants du Loto ou les sept chiffres de L'Euro Millions.
Les deux gagnants de l'Euro Millions à Paris et à Evian, en févier, ont versé chacun sur leur compte en banque 61.191.026 euros. Mais comme la très grande majorité de leurs prédécesseurs, également gros gagnants au Loto ou à l'Euro Millions, ils vont sans doute mener une vie de pères tranquilles sans changer sensiblement leur vie.
Une enquête Ipsos, publiée mardi par la FDJ à l'occasion du trentième anniversaire du Loto, montre en effet, que seuls 30% des gros gagnants cessent de travailler et que 52% de ces gagnants se disent conscients que leur gain a amélioré leur conscience de la valeur des choses.
Mais l'augmentation constante des chiffres d'affaires des opérateurs français de jeux vient d'obliger l'Etat à intervenir pour tenter de prévenir le »jeu compulsif».
Ainsi, la FDJ devra désormais soumettre chaque année au ministère du Budget, selon un arrêté paru au Journal officiel en février, »un plan d'actions en vue de prévenir le jeu excessif et de favoriser une pratique raisonnable du jeu». Ce plan comporte notamment des actions d'information des joueurs et de formation des détaillants.
De même, les casinos devront soumettre, avant le 1er novembre, tous leurs clients à des contrôles d'identité pour tenter de prévenir le »jeu compulsif». Une mesure bien accueillie par la fondatrice de SOS Joueurs (0810 600 115) Armelle Achour, qui souligne à l'afp que ce contrôle permettra d'empêcher les 30.000 interdits volontaires de pénétrer dans les 190 casinos français.
Directeur du Centre Marmottan à Paris, dédié aux toxicomanes, le docteur Marc Valleur, qui a crée en 1988 une consultation pour les »drogués du jeu», accueille chaque année des patients de plus en plus nombreux. Ce spécialiste dénonce »les jeux instantanés où certains peuvent perdent tout contrôle», citant le Rapido, les machines à sous ou les courses par courses du PMU.
(source : tageblatt.lu)