Depuis vendredi soir, les élus ont choisi par délégation de service publique (DSP) la société Grand casino de Cabourg SA (groupe Partouche) comme délégataire du casino municipal pour une durée de quinze ans. Au nom de son groupe, Patrick Partouche a présenté à l'assemblée municipale un programme d'investissement de 2, 8 millions d'euros, visant l'amélioration du domaine concédé et assurer une attractivité forte.
Préalablement, le maire a fait observer une minute de silence à la mémoire de Jean-Paul Lemaitre, employé aux espaces verts et décédé subitement.
Assis au premier rang, face aux élus, Patrick Partouche était entouré de Nicole Partouche, directrice du casino ; d'Alexandra Ellena et d'Yves Reinal, architectes.
Avant de lire le rapport de synthèse pour la DSP, le maire Jean-Paul Henriet a parlé « d'un grand jour pour Cabourg et pour tous ceux qui ont travaillé à l'élaboration de cette DSP ». Mais tout ne fut pas facile entre les élus et le groupe Partouche, seul candidat à présenter une offre. Si les négociations ont été « franches », elles furent « parfois viriles », comme pour l'obtention de la redevance d'occupation des lieux. « Le candidat proposait 150 000 € annuels, nous avons obtenu 400 000 € », se réjouit le maire. Idem sur le pourcentage de prélèvement : « 10 % du produit des jeux sur la première moitié de la convention, passant à 15 % ensuite. » Une manne financière importante pour les finances communales, par rapport à l'offre initiale « qui était de 5 % pour les cinq premiers millions d'euros ».
En outre, le délégataire se voit dans l'obligation de consacrer chaque année 123 000 € au développement touristique en soutenant les grandes manifestations locales ; 50 000 € en faveur du festival du film ; d'assurer le fonctionnement de la salle du 7e art...
Un casino relooké
Invité à s'exprimer, Patrick Partouche a reconnu que « le groupe Partouche va mettre beaucoup d'argent », et qu'il aurait souhaité une DPS, « plus longue ». Néanmoins, il assure que « Cabourg va pourvoir se battre avec ses illustres voisins ».
Comment ? En anticipant sur la nouvelle législation des jeux (accès libre aux grands jeux ; contrôle d'identité prochainement), les architectes ont repensé l'espace. Des travaux prévus sur sept mois, sans fermeture, qui commenceront au lendemain du festival Epona.
« Je veux revenir à cet esprit ludique et faire vivre ce casino dans son ensemble, ce qui n'était pas le cas avant », annonce Patrick Partouche. Le hall d'entrée actuel et le théâtre deviendront salle de jeux. L'espace boule d'aujourd'hui se transformera en hall d'accès casino et cinéma ; la salle de machine à sous sera salle de jeux et de restaurant ; le salon des grands jeux deviendra un lounge bar et la discothèque, une salle polyvalente.
Damien Cessellin, au nom de l'opposition, est intervenu pour souligner « l'importance de faire vivre cette salle polyvalente », estimant qu'il y a « un manque dans la commune ». Une passe d'arme l'a ensuite opposé au futur délégataire sur la philosophie et la déontologie d'un casino avant qu'il n'interpelle le maire en s'inquiétant de voir « Cabourg durant plusieurs années sans boîte de nuit ». Jean-Paul Henriet s'est quelque peu emporté assurant qu'il fait « tout pour qu'il y ait qu'un seul été, (2007) sans discothèque sur Cabourg. J'ai, assure-t-il, deux groupes d'investisseurs mais tout est figé en raison du PLU » (Plan local d'urbanisme). Puis le conseil a voté à l'unanimité la DSP en faveur de la société du Grand Casino de Cabourg SA.
(source : Ouest-France)