Le conseil municipal a désigné hier à l'unanimité les trois fils tranchant, nouveaux exploitants du casino d'Amnéville-les-Thermes.
METZ. - Le maire d'Amnéville exulte. Et il y a de quoi. Trois ans après la résiliation anticipée du contrat de concession du casino, une guerre fratricide avec le casinotier tranchant et un tour de passe-passe dont lui seul a la recette, le maître des jeux a repris hier entièrement la main. A l'unanimité hier soir, le conseil municipal a, comme chacun semblait s'y attendre, désigné les fils tranchant, Benjamin, Sébastien et romain, nouveaux exploitants du casino d'Amnéville pour une durée de 16 ans. Le tout suivi d'une véritable standing ovation pour son maire. « C'est un contrat gagnant-gagnant », a martelé le Dr Kiffer, « élaboré dans une parfaite franchise, loyauté et clarté ». « L'objectif est de faire du site thermal le complexe touristique le plus flamboyant et le plus extraordinaire de la région des trois frontières. Nous voulons des retombées financières maximales pour la commune et la région. »
Trois actionnaires au lieu d'un
En vrais gentlemen, sourire bright, les frères tranchant, romain et Benjamin - Sébastien était absent - ont assuré qu'ils avaient pris cette décision « en accord avec leur père ». « Notre père a pris sa retraite dans cette affaire pour l'intérêt de la commune et de la famille », a expliqué romain. « C'est une offre qui calme le jeu. » « L'avenir nous appartient plus à nous qu'à lui », a gentiment glissé Benjamin.
Dans les faits, c'est bien la société tranchant, SAS Loisirs, qui exploitera de nouveau le casino d'Amnéville mais avec de nouveaux actionnaires, les trois fils et non plus le père. « On sort le casino du giron économique du groupe tranchant », affirme Benjamin tranchant, pressenti pour devenir d'ici une huitaine de jours le nouveau président de cette société.
Tour de table à 51 M d'euros
Pour gagner ce dernier tour de table, auquel participaient également le groupe Emeraude et un groupement d'investisseurs réunis par l'ancien patron du casino de Divonne-les-Bains, les fils tranchant ont, non seulement, apporté les 25 millions d'euros de droit d'entrée réclamés par Jean Kiffer pour éponger la dette résiduelle de la commune, mais rallongé l'enveloppe de 26 millions d'euros. Cette somme sera investie dans l'aménagement de l'hôtel, jamais terminé, en un luxueux 4 étoiles et l'agrandissement du casino actuel. Le tout recouvert d'un dôme en verre. Fin du chantier dans deux ans. « Ce sera le plus haut casino de France, le plus flamboyant. On aura le Las Vegas d'Amnéville », s'emballe Jean Kiffer qui rêve déjà de quitter sa quatrième place des casinos de France (devant Deauville et Cannes) pour une « deuxième, voire une première place ». « En 1988, lorsque le casino a été créé, la mode était aux machines à sous. Aujourd'hui, il faut donner du spectaculaire. Il y aura sous le dôme un bar, un restaurant, des spectacles. Ce sera un casino à l'américaine », résume romain tranchant.
(source : estrepublicain.fr/Gaël CALVEZ)