Les jeux sur internet sont au coeur d'une bataille entre une partie des casinos français, notamment le groupe Partouche, et la Française des Jeux (FDJ), dont le monopole est contesté.
Le Syndicat des casinos modernes de france (SCMF) dont Partouche, numéro deux des casinos en france, est le principal adhérent, a déposé fin mars une plainte auprès de la Commission européenne dénonçant le monopole sur les jeux dont bénéficie la FDJ.
Son avocat, Me Thibault Verbiest, a précisé qu'une "saisine" avait également été faite auprès du Premier ministre pour demander "l'abrogation du décret de 1978 sur le monopole de la Française des Jeux".
Deux recours vont également être déposés devant le Conseil d'Etat, l'un sur le monopole, l'autre sur l'abaissement depuis février à 16 ans de l'âge légal pour jouer avec la FDJ.
Derrière ces procédures, l'objectif des plaignants est de dénoncer l'interdiction faite aux casinos français d'avoir des sites sur le net, contrairement à la FDJ ou au PMU. "Les gens ne vont plus au casino, il faut bien aller chez eux", déclare un conseiller du syndicat, Bernard Boucot. "Il y a des sites illégaux étrangers, tandis que nous, nous ne pouvons rien faire", ajoute-t-il.
Me Verbiest laisse entendre que la plainte pourrait être retirée en cas d'ouverture de négociations. Patrick Partouche, président du directoire du groupe éponyme, dit souhaiter "une réunion de tous les acteurs concernés", dans le but de parvenir à "une égalité de traitement" avec la FDJ.
Le groupe Partouche, qui se plaint depuis longtemps de "discrimination" à l'égard des casinos en france, lancera le 27 avril Partouche Interactive, une filiale réunissant ses activités internet, télévision et nouvelles technologies.
Il entend aussi lancer à l'automne un site de casino en ligne basé à Gibraltar. Le groupe a bien un site en ligne, mais qui ne permet de jouer de façon payante qu'en passant par un lien avec une autre société partenaire.
L'autre grand syndicat de casinos, Casinos de france, auquel adhère notamment le groupe Barrière, numéro un du secteur, ne s'est pas associé à la démarché du SCMF.
"Nous ne sommes pas sûrs qu'il faille passer à ce stade par un coup de force à Bruxelles pour se faire entendre", déclare son président, Joël Mingasson. Tout en jugeant la loi "archaïque", il estime qu'il y a "déjà un processus de concertation" et qu'il existe "des avancées".
Il reconnaît toutefois que ce processus ne porte pas sur l'internet, en estimant lui aussi que "la concurrence est faussée".
Pour Dominique Desseigne, président du conseil de surveillance de groupe Barrière, il est "nécessaire que la législation française évolue, afin de permettre aux casinos français d'avoir la possibilité de proposer des jeux en ligne".
Il "espère que le gouvernement ira rapidement dans ce sens afin de nous éviter de perdre des parts de marché" par rapport à la concurrence étrangère, "et notamment anglaise".
"Cela permettrait de faire évoluer l'offre des jeux dans un environnement réglementé et sécurisé", ajoute-t-il en affirmant que cette profession "se doit de rentrer dans la modernité".
(source : journaldunet.com/AFP)