La branche s'est consolidée l'an dernier: elle a généré un chiffre d'affaires direct et indirect de près de 1,3 milliard de francs. 3530 personnes ont été exclues de jeu. Face aux casinos, les loteries défendent leur place.
Les jeux sont faits, et même fort bien faits, pour les casinos suisses. L'an dernier, les 19 maisons de jeux ont augmenté leur chiffre d'affaires global de 14%, avec un produit brut des jeux atteignant 874 millions de francs. Pour Adriano Censi, président de la Fédération suisse des casinos (FSC), 2005 a été «une première année de véritable consolidation».
Forte croissance Les résultats rendus publics hier à Berne par la FSC révèlent une croissance impressionnante: depuis 1999, le produit brut des jeux a plus que doublé. Et si tous les casinos qui emploient 2224 collaborateurs (équivalents pleins-temps) sont aujourd'hui sortis des chiffres rouges, ceux de Davos et de Saint-Moritz, qui souffrent de conditions économiques difficiles, ont droit, cette année encore, à un taux d'impôt préférentiel de 20%. Environ 60% de la totalité du produit brut des jeux ont été réalisés par les sept grands casinos de type A (grands jeux et machines à sous sans limite de mises ni de gains), le reste par les douze casinos de type B (Kursaal avec mises et gains limités).
Bingo Mendrisio Le produit brut des jeux 2005 s'est monté par exemple à 86,5 millions pour le casino A de Montreux (+ 10 millions), à 18,5 millions pour le casino B de Fribourg (+ 4,7 millions) et à 16,5 millions pour celui de Crans-Montana (+ 2,2 millions). Les meilleurs résultats ont été obtenus par le casino B de Mendrisio (121,5 millions) et le casino A de Lugano (102 millions).
chers automates Les trois quarts du chiffre d'affaires des casinos ont été réalisés avec les automates, le reste avec les tables de jeu. Des performances qui s'expliquent. Depuis novembre 2004, les casinos B bénéficient de règles allégées: la mise des machines à sous a grimpé à 25 francs, les gains maximaux à 25 000 francs. En outre depuis le 1er avril 2005, la concurrence avec les machines à sous de hasard installées dans les cafés est tombée. Ces appareils permettaient d'obtenir un produit brut des jeux de quelque 180 millions de francs selon la FSC.
Merci les étrangers L'an dernier, les 18 casinos membres de la FSC ont accueilli 4,4 millions de visiteurs, contre 4,1 millions l'année précédente. Plus de la moitié des joueurs (53%) ont été comptabilisés par les onze casinos alémaniques, 30% par les trois casinos tessinois et 17% par les quatre casinos de Suisse romande. En outre, un tiers du produit brut des jeux provient de la clientèle étrangère selon la première étude sur la «Signification des casinos pour l'économie suisse». Présentée hier à Berne et réalisée par la société BHP sur mandat de la FSC, elle montre aussi les effets induits par les casinos. Avec un chiffre d'affaires direct et indirect estimé à près de 1,3 milliard de francs, les casinos font partie des branches économiques à haute valeur ajoutée.
13 300 exclusions L'an dernier, 3530 cas d'exclusion de jeu ont été enregistrés, dont les trois quarts sont des exclusions volontaires. 330 joueurs ont souscrit à une «convention de visite», un outil créé à la fin 2004 imposant une restriction du nombre de visites mensuelles dans les casinos. Jusqu'à la fin 2005, 13 300 personnes ont été exclues des casinos suisses. Selon le président de la FSC, les mesures de prévention contre la dépendance au jeu sont «exemplaires au niveau mondial et souvent présentées dans des conférences internationales».
plus de concessionsLe nombre de licences de casinos n'est pas définitif. Le Conseil fédéral va examiner cette année si de nouvelles concessions peuvent être attribuées. Adriano Censi se montre réservé. Estimant que la croissance sera plus faible cette année, il craint qu'une augmentation du nombre de casinos n'ait des incidences négatives directes sur les maisons de jeux existantes.
(source : laliberte.ch/Pascal Fleury)