CASINO. Les revenus ont chuté de 50% depuis l'ouverture de Meyrin.
«Abondance, arrogance, déchéance». C'est en ces termes que Hubert Benhamou, membre du directoire du groupe Partouche, évoque le parcours du Domaine de Divonne racheté l'année passée par le numéro un européen des casinos. Le complexe, situé dans l'Ain à une vingtaine de kilomètres de Genève, a essuyé une perte de 3 millions d'euros au cours de l'exercice écoulé, a-t-il annoncé durant d'une conférence de presse.
Le casino, à l'origine des neuf dixièmes du chiffre d'affaires, a vu ses rentrées fondre de 75 millions d'euros en 2002 à 45 millions l'année passée. Il ne devrait pas faire mieux pour l'exercice en cours, estime Didier Brezzo, le responsable des jeux. Les coûts ont été passés au sécateur: l'effectif a été compressé de plus de 400 personnes à 350 environ.
Divonne a été victime d'un effet de vases communicants: il a perdu autant de joueurs que le casino de Meyrin en a gagné. Cet établissement ouvert en 2003 près de l'aéroport aligne deux fois moins de machines à sous que Divonne (150 contre 355), mais réalise un chiffre d'affaires comparable. Un fisc moins gourmand et un effectif inférieur d'un tiers lui assurent une forte rentabilité. Mais Hubert Benhamou ne s'en plaint pas trop: Partouche est aussi propriétaire de Meyrin.
Quand il a racheté Divonne, Partouche a mis la main sur une affaire dont il avait déjà sucé la substance. Mais Isidore Partouche, le patriarche de la famille (70% du capital), voulait ce mythe. «Divonne a été le premier casino de France pendant trente ans», explique Hubert Benhamou, son neveu et l'un des cinq actionnaires majoritaires. Encore à la recherche d'une villa en terre sainte, il lui revient de redresser l'ancienne gloire. Dans un marché en recul, du moins en France, sa stratégie est encore à l'étude. L'hôtel, ses restaurants et le golf doivent devenir des centres de profit. Un spa est évoqué. Une nouvelle salle de spectacle, plus grande que l'actuel Espace Charles Aznavour, pourrait voir le jour.
Avec Divonne, Partouche a également hérité des casinos de Saint-Julien-en-Genevois, d'Hauteville-Lompnes (Ain), d'Annemasse et de Crans-Montana. Sur le lot, seuls les deux derniers sont bénéficiaires. A la demande de la Commission française de la concurrence, la cession de Saint-Julien est évoquée d'ici à douze mois.
(source : letemps.ch/Jean-Louis Richard)