Le groupe d'exploitation de casinos crée la filiale Partouche interactive pour ses activités en ligne, sur mobile et à la télévision.
C'est un nouveau casino qu'est en train de construire le groupe Partouche. Un casino virtuel. C'est ainsi que le groupe voit sa nouvelle filiale Partouche interactive où seront rassemblées toutes ses activités passant par les nouvelles technologies. Car elle ne fera ni plus ni moins qu'exploiter des jeux, comme les casinos « en dur ». C'est à travers cette structure, notamment, que le groupe gérera ses participations minoritaires dans la chaîne de télévision Cash TV, disponible sur CanalSat, ou dans Quedesjeux.com, qui propose des jeux sur mobile (sans gain d'argent) pour les opérateurs Orange et SFR. Et qu'il développera ses futures activités pour Internet, le mobile ou la télévision.
Voire en les mélangeant, avec l'idée de faire jouer plusieurs joueurs sur une même plate-forme et en temps réel via les trois canaux.« En janvier, nous avons fait une présentation, à Londres, d'une partie de poker où les joueurs jouaient via leur mobile, leur télévision ou Internet à la même table », raconte Patrick Partouche, président du directoire du groupe. Mais l'entreprise ne s'interdit pas de sous-traiter et de fournir ses compétences en marque blanche.« Je peux vendre des technologies comme des casinos vendent des machines à sous », résume Patrick Partouche.
Plainte contre l'Etat français
Reste une ombre au tableau, toujours la même dès lors qu'il s'agit de jeu en ligne : le monopole de l'Etat sur cette activité, via la Française des jeux et le PMU.« L'Etat entretient le flou artistique. Il dit à qui veut l'entendre que les jeux sur Internet sont interdits en France. Le problème, c'est que dix mille sites sont accessibles pour jouer avec une carte de crédit française... » Mais les sociétés françaises reste exclues de ce marché, gros de deux millions de joueurs selon Patrick Partouche.
Le groupe est confronté au problème depuis 2002 avec le site casino-partouche.com. Le groupe loue en fait sa marque à un autre opérateur mais a demandé à celui-ci de rendre impossible l'utilisation de cartes bancaires françaises, en attendant une position claire de l'Etat.« Or nous sommes en 2006, et rien ne s'est passé depuis, si ce n'est une offensive de plus en plus importante de la Française des jeux et du PMU. » Ce dernier a récemment attaqué le site Zeturf.com, un site de paris hippiques implanté à Malte, qui opérait auprès des internautes français. Zeturf estimait avoir le droit européen pour lui.
Résultat : le groupe Partouche a acheté à son tour une licence à Gibraltar qu'il compte utiliser s'il s'avère qu'il ne peut opérer ses services interactifs depuis la France. Il affirme également avoir en réserve une plainte contre l'Etat, prête à être adressée à la Cour de justice européenne. Motif : l'illégalité pure et simple du monopole de l'Etat sur les jeux.
(source : lexpress.fr/Arnaud Devillard, 01net)