Les casinos évoluent pour rester compétitifs dans le très lucratif marché mondial du jeu
Le marché mondial du jeu est évalué à 250 milliards de dollars. En France, Partouche, Barrière, Moliflor et Tranchant constituent les quatre principaux groupes qui génèrent 80 % de la part de marché du secteur. Pour remédier au léger ralentissement de l’activité, constaté ces trois dernières années, les casinos sortent de nouvelles cartes.
En 2000 la France empochait la médaille d’argent sur le podium mondial de Produit Brut des Jeux. (« Les sommes perdues par les joueurs avant les prélèvements fiscaux, il ne s'agît pas des sommes jouées mais perdue » Coach Omnium), ceci sans prendre en compte les bénéfices des casinos virtuels.
Ces quinze dernières années, les casinotiers ont observé une croissance à deux chiffres du PBJ qui a été particulièrement performant à partir de l’introduction des machines à sous sur le territoire français (1998). Encore aujourd’hui, elles représentent plus de 90 % du PBJ.
Toutefois, le PBJ marque un léger recul depuis trois ans. Ainsi, entre 2003 et 2005, le taux de progression du PBJ est passé de 3,5 à 1,5. Ce constat est loin d’être alarmiste car si le taux de la saison 2003/2004 (avec 2,6 milliards d'euros de PBJ) était le plus faible depuis 1990, il a tout de même augmenté de 988 % en quinze ans.
Des jetons dans l’air du temps
Face à ce constat, les principaux casinotiers ont décidé de moderniser la profession en acquérrant par exemple de nouveaux jeux mais aussi en se positionnant sur le secteur des casinos en ligne.
D’ailleurs selon Cercle Finance « Partouche (a) annoncé vendredi (24/02/06) la nomination de Frédéric Vinzia au poste de président exécutif de Partouche interactive, la filiale regroupant l'ensemble des supports de diffusion numériques et des médias électroniques du groupe de casinos dans le domaine du jeu et du divertissement. »
Le communiqué du groupe Partouche (CA 2005 , 455,8 M€) publié le 3 mars 2006 précisait : « à ce titre, Frédéric Vinzia aura en charge la gestion des participations dans la chaîne de télévision « CASH TV », l’éditeur multimédia « Que des Jeux.com », la société de production « SOGIMAGE » et le portail Internet « e-Partouche ».
A l’occasion de l’arrivée de Frédéric Vinzia , le Président du Groupe, Patrick Partouche, a déclaré que PARTOUCHE interactive a vocation à devenir l’un des premiers opérateurs mondiaux d’« Entergament ».
Le phénomène n’est pas isolé. L’exploitant de jeux vidéo La Tête dans les nuages qui rachète la Société Française de casino à récemment déclaré à France Bourse : « les cybercasinos deviennent de plus en plus concurrentiels et il n’est pas exclu que nous inscrirons un projet dans cette branche. »
Quant au troisième leader français, il lance des jetons dans l’air du temps.
Moliflor au CA 2005 de 260 M€ apporte de nouvelles technologies aux machines à sous et aux jeux traditionnels. Ainsi, la « roulette électronique » va bientôt faire irruption dans les salles de jeux.
Le groupe souhaite également mettre en service des jetons « taille unique » permettant de jouer sur l’ensemble des machines à sous. Bref une multitude de gadgets électroniques conduisant à un renouveau indispensable pour séduire le chaland.
En définitive le secteur des casinos aborde une série de mutations nécessaires à redynamiser un produit qui n’a pas été assez renouvelé depuis 15 ans. Face aux Casinos, il ne faut pas négliger l’importance des concurrents poids lourds : le PMU et la Française des Jeux qui affichent une croissance respective de 10 % et 6 % pour ces trois dernières années.
D’ailleurs, le 9 janvier dernier la Française des Jeux clôturait son exercice de l’année 2005 sur un CA de 8,9 Md€ en hause de 4,3 %. Une progression principalement portée par Euro Millions qui représente 77 % de la croissance. Quant au loto, son CA s’élevait à 1,48 Md€.
La morale : si les jeux de grattage et les casinos font toujours autant rêver, il paraît plus que jamais moins risqué de multiplier les gains de votre portefeuille en jouant la carte boursière.
(source : francebourse.com/Aurélie Noailly)