Le futur directeur général de l'établissement Pierre-Louis Faure confirme sa volonté de développer les grands jeux et espère proposer des tables de poker
Après avoir remporté la bataille décisive et signé le contrat de concession du casino municipal pour les quinze années à venir, Pierre-Louis Faure est sorti de l'ombre hier. En début d'après-midi, il a ainsi rencontré pendant une heure et demie les élus du comité d'entreprise, auxquels il a exposé son projet tout en répondant à leurs nombreuses questions. « Je crois les avoir rassurés », commentait l'intéressé à la sortie.
« On est soulagés. On sent qu'il souhaite que cela se passe bien. Il n'a pas encore toutes les réponses à nos questions. Mais on a compris par exemple qu'il ne peut garantir cent machines à sous avant que le ministère l'y autorise. On va faire la liste des salariés qui veulent rester, et aussi de nos avantages acquis », expliquait pour sa part Paula Rodriguez. Elle précise que « son père, Jean Faure, était présent. Il nous a fait l'historique du casino qu'il a dirigé de 1979 à 1988 ».
Grands jeux et poker. Pierre-Louis Faure a confirmé sa volonté de « garder tout le personnel qui le souhaite, y compris de l'encadrement. Mais on est encore dans le flou, car on n'a pas de liste. La logique voudrait également qu'on embauche », a-t-il précisé.
Car s'il sollicite l'autorisation pour exploiter un parc de cent bandits-manchots comme actuellement, il ne veut pas d' « une usine à machines à sous ». Dans cette optique, le rez-de-chaussée va être réaménagé. Est ainsi prévu l'ouverture d'un bar lounge, dans l'esprit piano-bar, « avec des boeufs musicaux », pour « créer un pôle d'attraction tout public ». Un service de restauration rapide complétera l'offre.
Pierre-Louis Faure souhaite également profiter « des nouvelles instructions relatives à la mixité des jeux » pour favoriser le flux de la clientèle entre bandits-manchots et grands jeux qui seront installés à l'étage à côté d'un restaurant « gastronomique, mais à prix abordable ».
Il ne cache pas sa passion pour ces derniers : « S'ils sont moins rentables, ce sont eux qui font l'âme d'un casino ». Il compte les rendre accessibles à des petits budgets : « C'est une question de politique et d'organisation ». L'atout pour gagner, à l'entendre, « c'est l'ambiance ». Il mise non seulement sur les grands jeux traditionnels, mais également sur le poker. « C'est maintenant possible d'obtenir l'autorisation. Ce peut être une locomotive intéressante. »
Travaux sans fermeture. Par ailleurs, le futur concessionnaire s'engage à organiser « une grosse manifestation par mois » : concerts de jazz, tournois de billard, salon des saveurs... Il ne peut ou ne veut donner le détail du budget qui sera nécessaire pour faire tourner la machine. Il se contente d'évoquer un budget de 3 millions d'euros au démarrage, en précisant : « On ne se serait pas engagés à la légère et la Ville de Pau ne nous ferait pas confiance si on n'était pas de vrais professionnels ».
Tous ces projets vont en tout cas nécessiter d'importants travaux qui mobiliseront environ 1,2 million d'euros. L'enjeu est de les mener sans fermer l'établissement : « On devrait commencer par l'étage, mais les plans qu'on nous a fournis datent de deux ans. Il va falloir effectuer des relevés... ». Devra-t-il attendre la fin de la concession le 28 juin ? Il l'ignore. Il aimerait bien que Romain tranchant soit bon joueur : « Qu'il conteste sur le plan juridique, je le comprends. Mais il serait bon pour les employés, la collectivité et les Palois que la passation se passe dans la sérénité ». Il sait cependant que d'autres épisodes judiciaires vont suivre, qui ne favoriseront pas forcément une transition en douceur...
Troisième revers pour tranchant
Sans surprise, le tribunal administratif a rejeté hier la troisième requête (lire « SO » d'hier) émanant du groupe tranchant. Celui-ci avait renouvelé sa demande de suspension de la signature du contrat de concession entre le maire de Pau et le futur concessionnaire, le groupe Faure.
Mais cette signature est intervenue dans la foulée du second rejet signifié lundi (lire « SO » de mardi). Le tribunal administratif a suivi les arguments des avocats de la mairie et du groupe Faure, qui estimaient qu'« une décision exécutée ne peut faire l'objet d'une suspension ». L'absence à l'audience de l'avocate du groupe tranchant signifiait d'ailleurs que la partie, sur ce terrain de l'urgence, semblait terminée.
Car le débat juridique n'est pas clos pour autant. Le tribunal administratif devra étudier ultérieurement ces différents recours au fond. Par ailleurs, les plaintes croisées au pénal font l'objet d'enquêtes préliminaires menées par la PJ.
(source : sudouest.com)