Manifestation bon enfant hier matin devant les portes du casino saint-pierrois. Au son du maloya, 24 des 30 employés des jeux, machines à sous et jeux traditionnels confondus, ont quitté leur poste : “Depuis août dernier, et malgré la hausse du chiffre d’affaires de l’entreprise, on nous refuse l’octroi d’un treizième mois”, commence le représentant du personnel Thomas Troca. “Le casino est pourtant en pleine expansion. Nous faisons à présent partie des vingt premiers à l’échelle nationale”, renchérit un collègue. Deuxième revendication, l’alignement de la prime d’intéressement : “Elle varie de 360 à 2 590 euros selon les postes occupés. Or tout le monde participe à la bonne marche de l’entreprise. Une prime identique doit être versée à tous”, poursuit le représentant du personnel.
Dernière revendication, celle des heures supplémentaires. Les employés grévistes affirment que les trente minutes nécessaires à leur caisse en fin de soirée ne sont pas incluses dans leur journée de travail : “Nous ne sommes pas cadres. Nous faisons sept heures par jour, point. C’est déjà assez dur comme ça de rester debout toute la journée”, s’exclame un jeune homme.
Du côté de la direction, la question des heures supplémentaires a été rapidement éludée : “Depuis le 1er novembre dernier, près de 600 heures supplémentaires ont été payées. Un accord a par ailleurs été ratifié pour le quart d’heure de caisse. Quant à la pause déjeuner, elle peut être prise dans l’heure où le personnel est doublé au même poste”, affirme Patrick Dijoux. Concernant la prime d’intéressement, le directeur a rappelé que “l’ensemble du personnel en a signé les termes en décembre 2000”. Une proposition avait toutefois été faite la veille du conflit : “J’ai proposé d’augmenter la prime de 610 à 1 830 euros pour les employés de jeux traditionnels. La grève a malgré tout été déclenchée”, déplore-t-il.
Concluant sur le treizième mois, Patrick Dijoux a avancé “qu’une augmentation de 5% avait été consentie en début d’année” : “Nos salaires sont aujourd’hui 24 à 60% supérieurs à la grille de la convention collective nationale des casinos”, indique-t-il avant de glisser “qu’en additionnant primes de panier, de vêtements, d’intéressement sans oublier la mutuelle, les revenus des salariés correspondent de 13 à 15 mois de salaires”.
Dans l’après-midi, la direction acceptait de recevoir une délégation à condition d’en écarter le représentant CGTR. Refus des salariés qui ont décidé de poursuivre leur mouvement de grève aujourd’hui pour obtenir satisfaction.
(source : clicanoo.com)