Dominique Desseigne, le président du conseil de surveillance du groupe, estime que la société doit équilibrer son activité entre la France et l'étranger. Il pourrait s'appuyer sur Accor et Colony Capital pour monter des projets à l'international.
Groupe Lucien Barrière SAS, l'un des principaux opérateurs européens du secteur des casinos et exploitant d'hôtels et de restaurants haut de gamme, veut accélérer son développement à l'international. « Il faut équilibrer l'activité » entre la France et l'étranger, estime ainsi Dominique Desseigne, le président du conseil de surveillance et de son comité stratégique, chef de la famille Barrière-Desseigne, détentrice de 51 % du capital de la société aux côtés d'Accor (34 %) et Colony Capital (15 %).
La demande est atone dans l'Hexagone depuis plusieurs années, à périmètre comparable, alors que les opérateurs doivent supporter une fiscalité lourde et des investissements toujours plus importants, tout en faisant face à la concurrence de la Française des Jeux et du PMU. Groupe Lucien Barrière a ainsi vu son chiffre d'affaires brut augmenter de 1,6 %, à 1,015 milliard d'euros sur l'exercice 2004-2005 (clos fin octobre) dont 923 millions en France (+ 0,8 %), et 92 millions à l'étranger (+ 9,2 %), où il profite du succès du casino de Montreux en Suisse, son deuxième établissement par le montant des revenus après celui d'Enghien.
Dominique Desseigne ne cache pas son intérêt pour la Suisse, la Slovénie et le Royaume-Uni, et considère que son groupe doit également « regarder » vers l'Amérique du Sud et l'Asie. Il souligne aussi qu'il peut s'appuyer sur Accor et Colony Capital pour monter des projets à l'international : les deux partenaires interviendraient comme investisseurs, Barrière faisant office d'opérateur avec une éventuelle participation.
Dans l'immédiat, le groupe n'en continue pas moins d'étendre ses activités dans l'Hexagone. Il vient ainsi d'être retenu par Blotzheim en Alsace pour construire et exploiter un établissement de 3.500 mètres carrés, dont l'ouverture est envisagée pour fin 2007. Il pourra exploiter jusqu'à 350 machines à sous. D'autre part, le dirigeant « espère beaucoup » des mesures récemment décidées par le gouvernement dans le cadre d'un protocole sur « la promotion du jeu responsable ». Outre le contrôle d'identité des joueurs, à mettre en oeuvre au plus tard le 1er novembre, le document prévoit la suppression au 1er mai du droit de timbre sur les jeux de table, en perte de vitesse depuis des années, et un allégement des contraintes réglementaires des exploitants.
L'entreprise a conclu une promesse de vente de son casino de Hossegor (Landes) au groupe Hirigoyen. La société, qui doit céder deux établissements en France conformément à l'autorisation de la DGCCRF relative à sa création fin 2004 par rapprochement entre Accor Casinos et le groupe Barrière (hors Fermière de Cannes), doit se séparer d'un autre site dans le Sud-Est. Les deux transactions devraient lui rapporter au total environ 90 millions.
(source : lesechos.fr/CHRISTOPHE PALIERSE)